Aujourd’hui nous souhaitions partager avec vous un article
du monde traitant de notre merveilleuse île d’Ischia, nous ne sommes donc pas
les seules à dire de belles choses sur notre île.
Ischia, le refuge de la Dolce Vita
Maria Grazia Casella, le
monde 10/05/2013
Une pièce archéologique mystérieuse, un grand éditeur et une
villa-musée... Le succès d'Ischia, ainsi que son entrée dans le palmarès des
stations balnéaires les plus chics, tient dans la conjonction de ces trois
éléments. Même si, il faut bien le reconnaître, l'île campanienne, avec ses
richesses thermales, a depuis tout temps attiré les voyageurs, artistes,
écrivains et musiciens. Lorsqu'on feuillette le livre d'or des visiteurs
d'autrefois, on tombe sur les noms de Boccace, Garibaldi, venu ici pour soigner les
séquelles de sa blessure reçue à Aspromonte, Ibsen, Andersen, Mendelssohn,
Stendhal, Lamartine, Corot, Louis
Ier de Bavière.
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Il faut cependant attendre les années cinquante
pour que la Dolce Vita s'empare des lieux. Au même moment, une
campagne de fouilles, qui mènera à la découverte de Pithekoussai (Pithécuse),
une ancienne colonie grecque vivant sur l'île, met au jour la coupe de Nestor.
Ce vase rapporté de Rhodes au VIIIe siècle av. J.-C. portant trois vers, écrits
de droite à gauche, en alphabet eubéen, constitue l'un des plus anciens
exemples d'écriture grecque à nous être parvenus.
Cette pièce est incontestablement le joyau du Musée
archéologique de Lacco Ameno, installé à Villa Arbusto, une demeure
du XVIIIe siècle ayant appartenu à Angelo
Rizzoli. Tombé amoureux d'Ischia, l'éditeur milanais ne regarde pas à la
dépense. Il achète la villa et en fait son Buen Retiro. Il entreprend
également la rénovation des Thermes, avant de faire aménager la place
du village et construire des hôtels luxueux pour y accueillir la
jet-set de l'époque, de la princesse Soraya à Jacqueline
Kennedy.
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Des stars d'Hollywood (parmi lesquelles le couple Liz
Taylor et Richard
Burton) et de Cinecittà (notamment Gina
Lollobrigida), des magnats de la finance et de l'industrie, des playboys et
des têtes couronnées débarquent alors à Ischia pour participer à des fêtes
et des soirées de gala. On peut encore voir les vestiges de ces étés
dorés, sous forme de documents et de photos, dans le petit musée installé dans
la Villetta Gingerò, une dépendance de Villa Arbusto, inauguré à
l'occasion du trentième anniversaire de la mort de Rizzoli.
Parmi toutes ces célébrités se trouvait également Luchino
Visconti qui, après moult séjours et une cour assidue, parvint à
acquérir La Colombaia, une demeure-château toute en tours crénelées, dans le
bois de Zaro. C'est là que le grand réalisateur recevait ses amis et
collaborateurs les plus proches, depuis Alida
Vallià Claudia
Cardinale, en passant par Helmut
Berger et Alain
Delon ou encore Burt
Lancaster.
Ischia, le refuge de la Dolce Vita |
Rouverte au public il y a quelques années, la Colombaia
abrite aujourd'hui la Fondation et le Musée de la photographie dédiés au
cinéaste. Mais c'est aussi un centre culturel et le siège d'une Ecole
internationale de cinéma et de théâtre. Chaque année, à la fin de
l'été, acteurs, réalisateurs et professionnels du spectacle se donnent rendez-vous dans
l'amphithéâtre naturel du parc pour la remise du prix le Guépard d'Or.
Si aujourd'hui la Colombaia constitue un point de référence pour les apprentis
cinéastes, les jeunes talents de la musique, eux, trouvent l'équivalent à
quelques centaines de mètres de là. La Mortella est, en effet, un centre de recherches
voulu par William Walton, l'un des plus grands compositeurs anglais du XXe
siècle. Ouvert au public par Lady Susana Walton, c'est après les Thermes
l'endroit le plus visité d'Ischia, avec 90 000 visiteurs par an. La musique
n'est cependant pas la principale raison de son succès, même si les concerts
qui y sont organisés régulièrement se jouent toujours à guichets fermés. Non,
si l'on vient à la Mortella, c'est surtout pour la symphonie verte jouée par
les quelque 500 espèces de plantes et d'essences méditerranéennes et tropicales
du jardin dessiné par Russell
Page sur le promontoire qui descend vers la mer.
Ischia, le refuge de la Dolce Vita |
En parcourant les sentiers ombragés par les palmiers, les
yuccas et les magnolias, le promeneur a du mal à imaginer que ce lieu
n'était autrefois qu'une vaste étendue de pierres volcaniques. Le belvédère
près du nymphée offre un panorama époustouflant sur Forio, un bourg qui a su conserver tout
son charme d'antan, avec des décors dignes des plus belles cartes postales,
comme l'église del Soccorso ou la place Matteotti, animée par ses ateliers
d'artisans. Rien ne semble avoir changé depuis le temps où le village
servait de refuge à l'intelligentsia en vacances sur l'île.
Beaucoup se souviennent encore, en effet, de l'époque où Truman
Capote, Alberto Moravia, le peintre Renato
Guttuso et le poète W.H. Auden étaient des habitués du Bar
Internazionale, aux tables desquelles on discutait des heures entières en
sirotant un verre de vin. Un vin qui provenait certainement des caves de Panza
et de ses alentours. Nous sommes à présent sur le versant occidental du mont Epomeo, la partie de l'île la mieux dotée sur le plan œnologique, où les
cépages autochtones biancolella, forastera, piedirosso et guarnaccia produisent
les fameux Ischia Bianco et Ischia Rosso, AOC.
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De là commence une descente raide menant au petit port de
Sant'Angelo, interdit aux voitures. De toutes façons, celles-ci ne seraient
d'aucune utilité pour flâner dans les boutiques, bijouteries et ateliers
disséminés le long des ruelles accrochées à la colline. Tout au plus peut-on
s'y déplacer en voitures de golf, venues remplacer les
ânes il y a quelques dizaines d'années à peine.
Un ascenseur creusé dans la roche permet de rejoindre le sommet du
château aragonais, un îlot-forteresse relié par un isthme artificiel à la
bourgade marine d'Ischia Ponte. Bâtie en 474 av. J.-C. par Gélon, tyran de
Syracuse, la citadelle s'est agrandie au fil des siècles et a servi de refuge
aux insulaires lors d'éruptions volcaniques ou d'attaques de pirates. Ce n'est
plus qu'un ensemble de ruines pittoresques, en cours de restauration, dominé
par la puissante silhouette trapézoïdale du donjon surplombant la mer.
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À quelques pas de là, des restes d'arcs et de chapelles laissent deviner la
splendeur passée de la cathédrale dell'Assunta qui, en 1503, fut le décor
grandiose des noces de la poétesse Vittoria Colonna et Ferrante d'Avalos. Un
peu plus loin se trouve l'église du couvent des clarisses, reconnaissable à sa
magnifique coupole dont la construction au XVIIIe siècle faillit mener les
religieuses à la ruine. Aujourd'hui, elle abrite une galerie d'art, tandis que
le monastère a été transformé en un hôtel de charme entouré de potagers, de
jardins et de terrasses, dont les chambres donnent sur le vieux village d'IschiaPonte, Procida et le golfe de Naples. Car, par-delà ses illustres
fréquentations, Ischia est aussi et avant tout un petit paradis naturel.
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